Les 16 et 17 juillet, Kinshasa accueillera la conférence internationale « Médiation des conflits et consolidation de la paix : Renforcer le rôle des femmes ». Cet événement, organisé en collaboration avec la Fondation Pélagie Muhigirwa, sous la direction de la juriste, journaliste et activiste Caddy Adzuba, est soutenu par l’Alliance des civilisations des Nations Unies (UNAOC) et financé par l’Agence de coopération basque.
Contexte :
En République démocratique du Congo comment dans de nombreux conflits contemporains, les femmes subissent un niveau de violence extrêmement élevé. Dans ce contexte, ce sont souvent ces mêmes femmes qui jouent un rôle crucial en tant que médiatrices pour prévenir les violences, atténuer les conflits et renforcer la sécurité dans leurs communautés.
Ainsi, il est essentiel de se plonger dans les expériences des femmes aux niveaux local, régional et national, non seulement pour mieux comprendre le contexte de violence auquel elles sont exposées, mais aussi pour trouver des solutions réelles et concrètes afin de soutenir et de renforcer leur rôle en tant que médiatrices moteur essentielles du renforcement de l’harmonie sociale et communautaire.
Théâtre de conflits armés dévastateurs depuis plusieurs décennies, alimentés par des rivalités ethniques, politiques et économiques, les caractéristiques des conflits actuels les plus violents ont créé un climat de vulnérabilité et d’insécurité, exacerbant les difficultés auxquelles les femmes sont confrontées dans leurs sociétés respectives. Les violences contre les femmes constituent systématiquement l’un des éléments les plus déstabilisants de la paix sociale et sont utilisées pour humilier, terroriser, dominer les communautés et détruire le tissu social.
Cependant, malgré la menace permanente de la violence, ce sont précisément les femmes jouent souvent un rôle fondamental dans la reconstruction du tissu social en tant que médiatrices de la paix, notamment entre et au sein des communautés locales.
Reconnaissant l’importance de la médiation menée par les femmes pour mettre fin à la violence dans les zones de conflit la Fondation Femmes pour l’Afrique a travaillé intensivement avec la Fondation Pélagie MUHIGIRWA / FPM pour sensibiliser les communautés et les acteurs gouvernementaux et militaires, pour échanger et documenter les expériences, et avec l’UNAOC par le biais d’une initiative conjointe : l’Alliance des femmes pour la paix, sur divers programmes de formation visant à renforcer le rôle d’une cinquantaine de femmes en tant que médiatrices dans trois régions de la République démocratique du Congo et à promouvoir la création de réseaux avec d’autres femmes médiatrices originaires du Mali et la République centrafricaine.
Dans le cadre du projet « Femmes unies contre la violence sexuelle dans les conflits armés » porté par la Fondation Mujeres por África (basée en Espagne) et la Fondation Pélagie Muhigirwa « FPM » (basée en RD Congo) avec le soutien financier de l’Agence Basque de coopération, 40 femmes leaders africaines ont été réunies dans la ville le de Bukavu en Mai 2023, puis à Kinshasa en juillet 2023 pour suivre une formation sur la négociation, la gestion et la médiation des conflits et le développement personnel comme acteurs de la pacification et de la réduction des violences. Ces rencontres ont également favorisé le partage d’expériences entre femmes africaines des trois pays concernés par le projet (Mali, RCA, RDC) sur les situations de conflits et violences et les actions de médiation des organisations féminines dans leurs pays respectifs. Cet exercice a, par la suite, permis de définir ensemble des actions concrètes à mener et qui s’inscrivent dans les agendas et résolutions existantes notamment l’Agenda « Femmes, Paix et Sécurité » du Conseil de Sécurité de l’ONU et dans le pilier « femmes et médiation » de L’Alliance des civilisations des Nations unies (UNAOC).
Congrès international « Médiation des conflits et construction de la paix : Renforcer le rôle des femmes »
Le congrès international abordera des questions cruciales liées au rôle des femmes médiatrices par rapport à la résolution des conflits, la lutte contre les violences, le désarmement, et la construction de la paix. Grâce à leur action de médiation, notamment au niveau local, les femmes médiatrices reconstruisent le tissu social détruit par des décennies de conflit et contribuent à prévenir la résurgence des violences.
Ce congrès présentera à la fois les expériences recueillies en RDC au cours de la période 2023-2024, ainsi que la pertinence du travail mené dans d’autres pays tels que le Mali et la RCA dans le cadre de la collaboration entre la Fondation Femmes pour l’Afrique et le soutien de l’Alliance des femmes pour la paix établie conjointement en 2020 par l’Alliance des civilisations des Nations unies (UNAOC) et la Fondation.
Les organisations de femmes jouent un rôle essentiel dans la documentation, les enquêtes et la dénonciation des crimes, ainsi que dans l’assistance aux survivantes des violences. Ce qui appelle à une action urgente et à des initiatives internationales pour valoriser et renforcer, de façon claire et décisive, le rôle des femmes médiatrices, en commençant par le niveau communautaire mais en tenant compte de l’importance de la présence des femmes à tous les niveaux de la médiation. Le congrès reconnaîtra que l’inclusion des femmes en tant que médiatrices pour la résolution des conflits et que la lutte contre les violences à l’égard des femmes dans les conflits armés constitue des piliers de l’Agenda « Femmes, Paix et Sécurité » du Conseil de Sécurité de l’ONU. Par conséquent, les participantes examineront les liens entre ces réalités en se concentrant sur ce que les femmes ont à dire en tant que protagonistes et agents dans la lutte contre la violence et dans la construction de la paix, mais aussi, en tant que victimes de la violence.
Une lutte efficace contre la violence exige un engagement collectif et une volonté inébranlable de changement social et culturel, et une réflexion approfondie sur les dynamiques de genre par rapport au rôle des femmes en tant vecteurs de paix. Dans le cadre du congrès, des mesures concrètes et durables sur la paix et pour travailler avec les femmes et pour la protection des femmes seront discutées et des propositions concrètes seront élaborées.
Programme du congrès
Ce congrès international réunira environ 80 participants : membres du gouvernement de la République Démocratique du Congo, représentation de l’Ambassade d’Espagne en RD Congo, Ambassadeur de l’Union Européenne en RDC, membres de l’armée congolaise, représentants de femmes spécialisées dans la médiation et la lutte contre les violences faites aux femmes, représentants des bureaux pays des Nations Unies, membres de l’Alliance des Femmes pour la Paix de l’Alliance des Civilisations des Nations Unies, représentants de la Fondation Mujeres Por África, représentants de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest CEDEAO.
Mardi 16 juillet :
– Séance d’ouverture
– Programme « Alliance des Femmes Pour la Paix en Afrique » : le rôle des femmes médiatrices
– Panel « Au cœur des politiques de paix : le rôle des femmes médiatrices ».
– Panel « La médiation : une alternative à la violence contre les femmes ».
– Panel « La médiation promue par les femmes : expériences nationales et bonnes pratiques (Mali, RDC, RCA) ».
Mercredi 17 juillet :
– Panel « Promouvoir la médiation : mobiliser les médias pour la paix ».
– Groupe de travail et élaboration des feuilles de route
– Présentation des stratégies nationales et développement du réseau des femmes médiatrices.
– Table ronde des donateurs
– Clôture de la conférence
La ligne « Femmes, paix et sécurité » est l’une des lignes de travail les plus importantes de la Fondation et cette conférence représente une étape cruciale dans la consolidation de la paix et la lutte contre la violence basée sur le genre dans les contextes de conflit.
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