Femmes africaines leaders à l’occasion de la Journée internationale contre la violence sexiste


25 novembre – 10 décembre 2021

Aujourd’hui, nous célébrons la Journée internationale contre la violence à l’égard des femmes, un jour triste où nous rappelons que près d’une femme sur trois a été victime d’abus au cours de sa vie. En période de crise, les chiffres augmentent, comme on a pu le constater lors de la pandémie de COVID-19 et des récentes crises humanitaires, conflits et catastrophes climatiques.
Nous avons voulu recueillir ici le témoignage de femmes leaders de plusieurs pays africains qui viennent de participer, à Madrid, au programme RAISA, rejoignant ainsi la campagne internationale 16 jours d’activisme contre la violence sexiste qui commence le 25 novembre et se poursuit jusqu’au 10 décembre, la Journée des droits de l’homme.

Rosária Almeida Vieira
Cap-Vert

Directrice du service de développement des besoins spéciaux, du ministère de la Famille et de l’intégration sociale, et présidente de l’Association des professionnels de l’éducation spéciale.
« Le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, date de grande importance, avec l’approche de contribution à la promotion d’une culture de respect de la femme, comme reconnu par les Nations unies.
Pour moi, vivre sans violence est un droit. Les femmes en situation de violence ont besoin de savoir qu’elles ne sont pas seules et que, en tant que problème social, il existe des lois et des politiques publiques pour les protéger.
Chacune de nous doit lutter pour briser le cycle de la violence à l’égard des femmes et promouvoir la justice et l’égalité des droits ».


Diaka Camara
Guinée

Productrice, communicatrice, journaliste, animatrice et entrepreneur. Elle dirige l’agence CBC Worldwide COM & PROD.
« Le 25N représente la journée internationale contre la violence à l’égard des femmes et le début des 16 jours d’activisme. Pour moi, la journée amplifie le travail de personnes exceptionnelles dans le monde entier dans la lutte contre la violence sexiste et l’égalité des sexes. Cependant, il s’agit également de rappeler aux gens que la bataille continue, et que nous ne devons pas oublier que chaque minute de la journée,, une femme ou une fille est victime d’abus , et que nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour mettre fin à la violence ».

 

 


Melene Rossouw
Afrique du Sud

Avocate, militante pour les droits des femmes et fondatrice du mouvement Women Lead.
« La violence à l’égard des femmes est un problème répandu, complexe et bien enraciné dans la plupart des pays du monde. Bien que de nombreux facteurs y contribuent, la cause fondamentale de la violence sexiste est l’inégalité entre les sexes. Ces rapports de force inégaux ont soumis les femmes et les filles pendant des siècles à une discrimination injuste, à la violation de leurs droits humains, à la marginalisation, à la chosification et à l’oppression. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une approche globale et inclusive de la lutte contre la violence sexiste, qui englobe les secteurs de la justice, de la santé, de l’économie, de la politique et de la société. En tant que société, nous devons défier et briser le patriarcat et ses normes sociales, culturelles et religieuses toxiques qui perpétuent directement et indirectement la violence à l’égard des femmes. Nous devons influencer et changer les mentalités, les attitudes et les comportements qui conduisent à la violence, et à cet égard, nous devons nous concentrer sur les garçons et les jeunes hommes.


Amina Izarouken
Algérie

Militante féministe. Ces derniers temps, elle a travaillé dans certains groupes issus du « hirak », comme FACE (Femme Algérienne pour le Changement pour l’Egalité).
 » Le 25 novembre devrait exister toute l’année pour cesser d’exister… La violence à l’égard des femmes est un crime contre l’humanité dans son ensemble qui se poursuit encore aujourd’hui et dans le monde entier. Ne soyons pas complices par notre silence face aux atrocités, brisons le silence et restons ensemble.»

 

 

 


Mariama Abdou Gado
Niger

Docteur en médecine |Blogueur| Défenseuse de la jeunesse, des filles et des femmes.
« La Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes signifie que des milliards de femmes dans le monde vivent dans la peur, souffrent de préjugés et de stéréotypes et sont victimes de discriminations parce qu’elles sont des femmes.
Elle nous rappelle que nous devons intensifier nos actions pour promouvoir l’égalité des sexes à tous les niveaux.
Dire que nous voulons éliminer la violence à l’égard des femmes, c’est dire qu’il n’est pas acceptable que la plus grande population du monde, qui représente son plus grand potentiel, soit sous-estimée et maltraitée.
Dire que nous voulons éliminer la violence contre les femmes, c’est aussi investir dans le financement de la mise en œuvre de l’agenda des femmes dans nos pays.
Les femmes sont fortes, audacieuses, intelligentes, puissantes et ont beaucoup à dire et suffisamment de cartes à jouer à tous les niveaux.
J’espère que dans les années à venir, nous gagnerons et que nous n’aurons plus besoin d’une Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, car les femmes seront partout respectées, libres et heureuses.


Sulaima Ishaq M. Elkhalifa Sharif
Soudan

Directrice de l’unité de lutte contre la violence envers les femmes et les enfants.
« Depuis le 25 octobre, mon pays et mes rêves ont été enlevés , mais pourtant , comme de nombreuses femmes soudanaises, nous continuerons à lutter pour l’égalité, l’accès à la justice et à la paix dans les communautés, et pour des services à la hauteur de nos contributions économiques. Nous sommes la colonne vertébrale de ce pays, nous avons changé la dictature de trois décennies et nous continuerons à faire un autre chapitre de l’histoire ; nous ferons de notre droit à l’égalité un programme politique de premier ordre et nous gagnerons la bataille à laquelle nous aspirons dans le monde entier. Nous continuerons à lutter pour nous-mêmes, pour toutes les femmes africaines et pour les femmes du monde entier ».

 


Rajae El Khamsi
Maroc

Enseignante chercheuse à l’Institut des Etudes Hispano- Lusophones de l’Université Mohammed V de Rabat.
« La Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes est l’occasion pour rappeler que la violence à l’égard des femmes dans le monde entier est un problème structurel présent dans l’espace privé et public et qui touche tous les domaines, du physique au sexuel, psychologique jusqu’au l’économique, politique et culturel, car le personnel est politique. Éradiquons-la pour qu’il y ait justice et égalité entre les femmes et les hommes et pour qu’à l’avenir il n’y ait plus besoin de célébrer cette journée ».

 

 


Lubna Tahtamouni
Jordanie

Professeur Dép. de Biologie et Biotechnologie Faculté des Sciences Université Hachémite
« Les femmes, qui sont confrontées à la violence au quotidien, sont les principales victimes de toutes les formes de violence, économique, verbale, physique… etc. La violence à l’égard des femmes étant souvent complexe et multidimensionnelle et, par conséquent, notre approche pour l’éliminer doit également être multidimensionnelle. Cela devrait commencer par l’éducation au sein de la famille, en changeant l’image stéréotypée typique de la relation entre les sexes et leurs rôles, en enseignant à nos enfants et à nos jeunes l’égalité et la non-discrimination. En outre, l’éducation et la sensibilisation à ces questions devraient commencer au niveau préscolaire et ne jamais s’arrêter. Ce qui est plus important , les lois qui défendent l’agresseur et le protègent devraient être réécrites, voire éliminées une fois pour toutes. Nous les femmes nous devons nous soutenir mutuellement et s’épauler , nous devons rester fortement unies ».

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